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Le joyeux conte de SUD-AFP

vendredi 10 mars 2017

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Il était une fois trois petits cochons vivant dans une belle maison. Leur rôle consistait à défendre les intérêts des habitants de cette grande demeure, chaleureuse et vivante. Chaque jour, les habitants redoublaient d’efforts et d’abnégation pour la rendre encore plus belle, encore plus solide. Ils ne comptaient pas leurs heures, ne rechignaient jamais à la tâche.

Mais pour le grand méchant loup qui dirigeait la maison, c’était insuffisant. "Vous êtes trop payés, vous ne bossez pas assez, vous avez trop de jours de repos", leur dit-il en substance. "Et puis c’est la crise, point !"

Les trois petits cochons lui répondirent que les habitants n’étaient pas responsables de la crise, ni des dettes monstrueuses contractées par leur honorable patron. Et les trois petits cochons de rappeler que les habitants souffraient depuis longtemps de la rigueur salariale, d’une charge de travail excessive, etc.

Ceci eut le don d’énerver le grand méchant loup qui, dans un accès de colère, détruisit la belle maison à grands coups de hache ! Les débris volèrent dans tous les sens, le toit s’effondra, entraînant les murs et le plancher en bois dans sa chute.

"Vous allez me reconstruire tout ça !", hurla-t-il, avant d’ajouter : "La maison devra être plus étroite, plus austère et vous allez m’aider !"

Les trois petits cochons refusèrent tout d’abord, mais leur protestation fut de courte durée. Plutôt que de faire grève sur le chantier, ils signèrent le devis présenté par le grand chef, sans s’inquiéter de la facture réelle. Puis ils rebâtirent la maison en traînant mollement des pieds, en recollant les débris éparpillés. Mais il manquait de gros morceaux, que le patron avait pris soin de jeter à la poubelle.

Des moutons noirs, eux aussi élus pour représenter les habitants, s’étonnèrent de la bonne volonté des petits cochons. "Vous êtes des réac’, il faut bien regarder l’avenir et recoller les morceaux", leur répondirent ces derniers. Les moutons noirs insistèrent : "Mais c’est le grand chef qui a tout détruit, pourquoi entrer dans son jeu et, pire, l’aider ?"

"Parce que si on ne reconstruit pas, ce sera le grand vide", répondit en substance l’un des petits cochons. "Nous avons préféré mettre une dalle en béton sous le plancher pour pouvoir construire dessus", avait-il poursuivi, de manière énigmatique.

Une fois leur incrédulité passée, les moutons noirs se promirent de se battre pour reconstruire la belle maison d’origine. Celle qui les rendait fiers et heureux.

SUD-AFP, 10 mars 2017